Comme diraient les youtubeurs, aujourd’hui c’est un contenu “un peu particulier”. J’avais pas particulièrement prévu de le faire, mais pour le coup c’est vraiment une question que je reçois quasiment tous les jours.
Comment je fais mes visuels ?
Avant de commencer, sachez que mes visuels sont à vendre en NFT, en version unique. Ça n’a aucun autre intérêt que le posséder, et en avoir une version HD. Accessoirement, ça soutient mon travail éditorial au quotidien. Mais si tu as pas les moyens de l’acheter, tu peux aussi me demander, je te l’enverrai.
Mais au fait : pourquoi ?
J’ai commencé à écrire régulièrement sur LinkedIn, début 2023. Avant c’était très sporadique. La difficulté c’est que LinkedIn c’était principalement des histoires, des morales et des selfies. Tout ce que j’avais pas envie de faire.
Pourtant : l’image était importante.
Pendant 3-4 mois j’utilisais des illustrations sorties d’Istock que j’aimais bien. Souvent des photographes surréalistes, ou des illustrations très graphiques. Mais le coût est assez élevé. Et travaillant depuis presque 20 ans avec des artistes, je ne voulais pas voler des œuvres.
Puis 2 choses sont arrivées :
Je me suis rappelé que j’utilisais Midjourney depuis 1 an : si les photos étaient souvent décevantes, les illustrations devaient vraiment cool à l’époque.
Je créais mon entreprise et je voulais instaurer une sorte de branding.
La création de la marque
Mon entreprise s’appelle Kensington (en référence aux jardins) pour la même raison que ma holding s’appelle The Little White Bird (je vous laisse chercher).
J’avais clairement pas envie de passer des heures à trouver un logo, etc. Mais j’avais vu un t-shirt aux reflets chromatiques que j’aimais bien, et tout est parti de là.
J’ai travaillé autour de ces quelques couleurs, et je suis arrivé à quelque chose comme ça :
Avec une palette de 4 couleurs (en plus des gris et noir)
La conception des visuels
Se posaient alors 3 problèmes :
Comment trouver la bonne illustration ?
Comment créer des visuels qui peuvent avoir une cohérence visuelle ?
Comment Midjourney peut intégrer ces couleurs ?
Eh bien j’y ai répondu dans cet ordre.
L’illustration : la bonne description
Midjourney n’est pas toujours facile à appréhender, d’autant que son fonctionnement, contrairement à ChatGPT, n’est pas vraiment connu.
Je suis passé par pas mal d’étapes pour tenter de trouver la meilleure manière de faire. Puis finalement… par ChatGPT. J’ai élaboré un scénario, que je suis parfois obligé de refaire vu qu’il a la mémoire courte.
Je lui explique ce que je veux faire (des illustrations)
Je lui explique ce que j’attends de lui (me décrire comment serait le visuel)
Je lui donne des indications sur les styles que j’aime bien
Le 2e est le plus délicat. Il ne s’agit pas de parler de couleur ou de façon de dessiner. Mais plutôt d’expliquer la manière d’exprimer des concepts. Certains aimeraient voir des personnages, donc des scènes imaginaires, mais concrètes, quand moi j’aime plutôt les métaphores.
Ce qui posera quand même un autre problème : il faut que chacun puisse comprendre la métaphore.
Une fois la discussion en place (je dois la refaire environ 2 fois par mois, mais j’ai gardé les phrases de début, donc c’est rapide), je lui explique que le texte est le suivant, puis je copie-colle mon post.
Puis il me répond quelque chose comme ça, dans l’exemple de la publication WeWork :
J’utilise DeepL pour traduire parce que Midjourney comprend mieux l’anglais : et j’ai ce qu’il faut pour mettre dans Midjourney.
La DA : garante de la cohérence visuelle
Mais alors, pourquoi mes visuels semblent tous avoir le même style ?
Tout simplement parce qu’en plus de la traduction, je rajoute un suffixe pour expliquer à Midjourney le style que je veux.
Par exemple, pour WeWork j’avais choisi quelque chose comme ça :
An Iconic Workplace Behemoth: The Downfall of a Giant - A depiction revealing the Colossus of Rhodes grasping a structure resembling an office edifice, now in the initial stages of decay. This portrayal symbolizes the decline of WeWork, igniting inquisitiveness about the colossal blunders that culminated in this predicament.
C’est d’ailleurs globalement trop long : Midjourney ne comprendra pas la fin, mais bon, c’est long de tout réécrire.
Je vais avoir ce type de réponse
C’est pas mal, mais c’est très générique.
Mais en ajoutant à la fin quelques précisions, on peut obtenir quelque chose de plus racé.
Par exemple, ici en lui demandant quelque chose qui aurait été dessiné par Salvador Sali
Ou un tableau de Van Gogh
Ou plus étrange, en mélangeant le design brutaliste soviétique et les films de David Lynch
Et les couleurs ?
Entre la description du visuel et la technique de création, on va avoir des idées de visuels dans le même esprit. Mais toujours aucune couleur : Midjourney le gère très mal.
C’est là qu’intervient Adobe Express, sorte de Canva d’Adobe, que j’utilise parce que j’ai un abonnement global à la marque. Mon idée de base, c’était d’importer mon image sur mes couleurs, que je fais varier avec le temps. Et jouant un peu avec l’opacité et la type de fusion, je passe de ça (en sortie de Midjourney) :
A ça :
Si visuellement, c’est cohérent avec mes autres visuels, y’a un vrai problème : en quoi cette image raconte la chute de WeWork ?
La titraille
Mes illustrations sont principalement créées autour de métaphores, elles montrent rarement exactement ce que j’écris dans mon post : il faut donc l’expliquer.
Ma référence, c’était les unes de Libé. Drôles, acerbes, acides : peu importe. Mais elles disent quelque chose, même sans lire le reste.
Si ChatGPT peut (un peu) aider, c’est beaucoup plus compliqué, et il faut avoir l’idée : c’est pas à tous les coups. Mais a minima il faut expliquer le lien entre le visuel et l’article. Ma pieuvre qui illustre la hausse des loyers n’a aucun sens sans son titre.
Dans le cas de WeWork, c’était l’idée du colosse de l’immobilier qui s’effondre. D’où l’idée du colosse aux pieds d’argile.
And so what?
Est-ce que ça fonctionne ? Aucune idée. Pour le savoir, il aurait falloir avoir accès à un univers parallèle où j’ai fait les mêmes publications, sans les visuels.
Mais le fait de recevoir quasiment chaque jour une remarque sur ces visuels (compliments, demandes d’explications, etc.) me fait dire qu’il y a un impact. J’ai également eu plusieurs retours tendant à démontrer que ça avait un impact sur le branding, c’est-à-dire que c’était reconnaissable.
Donc il n’est pas impossible que ça contribue, au point en partie, à la relative réussite de mes publications sur LinkedIn. Relative parce que les chiffres sont très inférieurs à la plupart des pointures dites influentes de la plateforme, mais intéressants pour moi, puisque comme je l’ai expliqué, c’est un vecteur d’acquisition client.
Du coup j’en profite pour terminer sur ce point :
Je m’appelle Benjamin Charles, et je fais du conseil en branding, positionnement et création de contenus pour des entreprises de la finance, de l’immobilier et du web3.
👉 Prendre RDV en visio pour présenter un projet ou un service (250€ le call)
Merci pour ce pas a pas. Il force le respect, comme tout ce que tu produis. J’aimerais aussi savoir comment tu construis tes analyses...