💡 #BuildInPublic - Mes stats après quelques mois
Mes chiffres sans bullshit, et les leçons que j'en tire. Au moins, pour moi.
Ça fait maintenant 8 mois que j’écris intensivement sur LinkedIn, et 1 mois que j’ai une newsletter ici. Alors que mon compte vient de dépasser 20’000 abonnés (et cette newsletter 1’250), quel est le bilan réel de tout ce travail ?
Parce que oui… c’est un vrai travail.
💡 À l’origine, tout n'était qu'un prétexte
Comme à peu près tout le monde, mon compte LinkedIn a plus de 10 ans (2009), et je passais par là tous les 2 ans pour envoyer un CV. Je ne publiais rien parce que… bah… euh, pourquoi faire ? Tout juste une publication en 2019 pour un hommage suite à la mort de mon ami Jacky Henser, premier professionnel du cinéma à m’avoir fait confiance, et qui m’a soutenu pendant 15 ans.
Puis j’ai écrit quelques posts pour analyser des trucs que j’aimais bien : mon arrivée chez Matera (en tant que client), des petites blagues, etc. Mais c’est quand j’ai analysé la levée de fonds de Bricks que j’ai commencé à recevoir beaucoup de messages.
Fin 2022 j’ai commencé à faire quelques expériences, et sur les conseils du plus brillant (et drôle) des créateurs, j’ai commencé à écrire plus.
Et quand j’ai décidé de lancer mon entreprise fin mai, j’ai voulu utiliser LinkedIn comme levier d’acquisition.
Alors : quel est le bilan réel ?
Note : pour que ça puisse éventuellement te servir également, je mettrai mes enseignements / conclusions après chaque chiffre de cette façon :
Mon enseignement trop cool.
Ma stratégie
Pour la première fois, j’ai eu une réflexion sur ma stratégie LinkedIn : je l’avais déjà eue pour des clients, mais jamais pour moi. Mais néanmoins avec un problème : une ligne éditoriale paradoxale.
Mes clients (prospects à l’époque) sont des acteurs de la finance, de l’épargne, de l’immo et du web3. La quasi-totalité a des connaissances supérieures aux miennes : ce n’est pas à eux que je vais expliquer le lien entre taux directeur de la BCE, et taux nominal d’un crédit immo.
À l’inverse, ceux qui me suivent sont loin de ça, et ce que j’aime c’est rendre intéressant et accessible ces notions abstraites mais qui impactent notre quotidien. Je savais que je ne voulais pas faire d’éducation financière, parce que beaucoup le faisaient déjà très bien (genre Nicolas Decaudain ou Guillaume Simonin) et que ce n’est pas ce que j’avais envie de raconter.
Donc la réalité est plus brute : j’y suis allé en tâtant.
Mon branding
Parce que je vends des prestations de branding, je voulais montrer que ça pouvait avoir un vrai impact. Et surtout prouver que le branding c’était pas uniquement un logo et 3 couleurs, mais un ensemble de codes, de messages, de design, d’écriture, etc.
👉 J’ai expliqué ici mon travail graphique et visuel.
Mais pour résumer je voulais travailler l’aspect graphique, et qu’il soit cohérent (d’où le liseré + visuel pixel / propaganda art), avec pour inspiration les unes percutantes de Libé.
Puis j’ai adopté plusieurs éléments à l’écriture :
Des accroches parfois clivantes, interrogatives, mais toujours en lien avec la publication et jamais qui disent l’inverse de ma conclusion
Des emojis entre les paragraphes qui ponctuent et servent de titre
Un ton d’écriture oral, parfois outrancier ou grossier, mais qui est également ma façon de parler
Des phrases courtes, avec ces fameux retours à la ligne qui énervent tant, qui correspondent en réalité à ma ponctuation orale
En gros : je veux que les gens m’entendent parler.
J’ai reçu des dizaines de messages sur mes visuels (sur la qualité, sur les titres, sur la constance, etc.) : donc ça fonctionne
La moitié des demandes entrantes que j’ai pour de la gestion de compte LinkedIn comporte la notion de branding, de constance, de DA, etc.
Ma production
Pour sortir 5 à 6 posts par semaine, je passe encore 2 à 3H / jour. Un bon tiers pour la production réelle (recherche, veille, écriture, visuel, etc.), et un petit tiers pour interagir avec les autres.
Cet été j’ai recycle 1 à 2 posts par semaine, c’est-à-dire que j’ai rapidement réécrit les publications qui avaient les mieux marché en début d’année : je n’ai reçu aucune plainte. La plupart de mes abonnés n’étaient pas là, et sans doute que les autres avaient déjà oubliés. C’est un vrai gain de temps.
50% de la réussite de ton compte c’est ta capacité à interagir avec les autres
Fixe-toi tes objectifs réalisables : 1 à 2 publications par semaine c’est déjà bien
🤨Des lettres et des chiffres
Des followers
J’avais environ 7’000 followers fin 2022, dont environ 3’000 contacts et une flopée très anciens. J’ai dépassé les 10K mi-mai et 20K le 23/08.
En moyenne je gagnais quelques followers par jour en janvier-février (entre 2 et 10). C’est désormais autour de 50 : en juillet-août, je n’ai que 3 jours où j’ai eu moins de 30 followers (entre 16 et 27).
Il y a une corrélation directe entre les impressions et les abonnés
Les hausses sont principalement dues à des posts qui marchent beaucoup
La régularité permet de stabiliser la courbe haute
Des impressions (et des likes !)
Depuis janvier, j’ai fait 10M d’impressions pour 71,7K engagements.
10 posts représentant 4.7M
Cette performance n’est pas constante :
45% ont été réalisées sur les 90 derniers jours
55% si on retire le post “fourchette”
Cette hausse correspond à 2 changements de facteurs :
Ma nouvelle stratégie
Mon taux d’engagement navigue entre 1,1 et 2,4%, ce qui est élevé, mais en partie tiré vers le haut par une double expérience
Liker mes posts avec mes pages très tôt pour stimuler l’algo positivement : les résultats semblaient dire que ça marche, mais en arrêtant j’ai finalement pareil après quelques mois
Répondre à tous les commentaires : ça fait x2, forcément. A priori ça ne change rien pour LinkedIn. Par contre ça impacte directement les “classements d’influenceurs
Il faut multiplier les tests et voir ce qui marche : y’a aucune leçon magique.
LinkedIn laisse la chance à tout le monde : il est probable que les débuts marchent bien, et que les stats baissent. Il ne faut pas abandonner et continuer : ça finira par marcher si la strat’ est bonne.
Ne crois pas ceux qui disent que quantité > qualité, qu’il faut mettre des selfies, parler aux émotions etc. : il y a des gens prêts à lire de la qualité. Tu ne seras pas dans le top Favikon, et alors ? C’est pas un objectif en soi.
Méfie toi des KPI que tu ne maîtrises pas : j’ai un score Favikon de 34,9. La plupart des mes clients ont un score nettement supérieur avec des stats moindres. Retiens bien ce que tu veux mesurer.
Une newsletter
J’ai lancé ZeroBullshit sans la moindre stratégie (sur les conseils de la même personne brillante). A l’origine, j’utilisais Medium pour raconter plus longuement des histoires : LinkedIn ayant une limite de taille. Les résultats étaient là : le taux de conversion impression > lecture longue Medium dépassait 1%, ce qui est vraiment énorme. J’ai transféré les articles vers Substack pour utiliser le canal e-mail.
Après 1 mois :
1’250 abonnés (dont une partie semble en plus pouvoir être des prospects)
Plus de 1’000€ de CA générés… alors que la newsletter est gratuite
Un taux d’ouverture de 69%
Une croissance stable, mais liée au reach des posts LinkedIn
La newsletter est un super support, mais qui prend du temps. Chez moi c’est 18H / email en moyenne, ce qui est beaucoup trop.
Les abonnés font rarement des retours, ce qui peut être frustrant.
Posséder les e-mails c’est limiter le risquer d’exposition à LinkedIn
De la thune
Mon objectif à moi, bah c’était la thune. J’ai expliqué ici , ici et ici pourquoi j’avais décidé de recréer une société. Donc ce qui comptait c’était donc la conversion en CA, et avant ça au moins en leads.
En 3 mois j’ai signé 37’775€ de contrat (16K€ encaissés) :
89% viennent directement (ou presque) des publications LinkedIn
Qui génèrent entre 1 et 3 leads qualifiés par semaine
Un tiers passe par des calls payants
La moitié aboutit à un devis
Un quart à une prestation commerciale
Ça me permet d’avoir 85K€ dans le pipe pour fin 2023, dont la moitié déjà devisée. Reste à espérer que l’on conclue (si vous passez par là…).
Une bonne stratégie LinkedIn peut avoir un impact business. Mais il y a quelques conditions : idéalement être en B2B, et en B2C il faut avoir un marché de gens éduqués ou réceptifs à des messages complexes (difficile pour de la grande conso)
Arrête de mettre en bas de chaque publi ce que tu vends : tout le monde s’en fout. Les posts LinkedIn ne sont pas des publicités : la stratégie c’est que ton public comprenne ton expertise, et t’appelle quand il en a besoin. Il saura te trouver si tu as été pertinent.
🔔 Ce que j’en conclus
Si je n’ai pas encore atteint tous les objectifs que je voulais, et qu’il manque un travail de rationalisation (du temps notamment), les 3 mois ont été satisfaisants.
Mon activité est lancée correctement
J’ai un lead flow satisfaisant
L’activité m’amuse
J’ai des retours positifs
Je sais qu’on néglige souvent les 2 derniers points. Mais si je peux mettre le temps que je mets, c’est parce que j’aime traiter les sujets que je traite. Et si les retours positifs ne payent pas le loyer, ça me fait plaisir. De même que les likes et les impressions. Certes, il ne faut pas s’accrocher à ces metrics mais j’assume complètement de regarder, à la fois pour comprendre ce qui marche, mais également ma satisfaction personnelle.
Je suis blogueur depuis 2003, j’ai écrit des milliers de contenus, pour plusieurs centaines de millions d’impressions, produit des vidéos à plusieurs millions de vues, et géré plus de 50M de followers. C’est concret et abstrait à la fois : je sais qu’ils ne sont souvent pas comparables, mais je sais aussi s’ils sont 100% corrélés avec mes activités business.
Alors si je devais résumer mon expérience en quelques points :
Fixe clairement tes objectifs.
Ne crois pas qu’il faut forcément faire des selfies, raconter des histoires chiantes et enfoncer des portes ouvertes : tu peux aussi être intelligent.
Mesure le temps que tu peux/ veux consacrer
N’imagine pas avoir des résultats business avant 2-3 mois
Ne prends pas ton compte pour un canal publicitaire
Et je te le dis d’autant plus que ce que j’ai fait pour moi… je l’ai aussi fait pour des clients (vu que du coup c’est devenu la moitié de mes demandes entrantes). Ce qui me permet de conclure de la pire des façons, celle que j’explique qu’il ne faut pas faire :
Je m’appelle Benjamin Charles
Je suis consultant en communication
Principalement auprès d’entreprises de la finance, de l’immo et du web3
Que j’aide à définir leur positionnement, leur branding et leur message
Puis à les décliner en contenus et en prise de parole.
On s’en parle ?
Bravo pour ce démarrage et pour la transparence 🚀
Du coup 1000 € de CA sans newsletter payante : comment ?
Il ne me semble pas qu'il y ait de sponsors.
C'est les appels payants ?