Pour avoir travailler deux ans dans l’usine d’Amiens je confirme beaucoup de parole.
L’argent à été gaspillé pour des choses déplorable.
Mais à coter de cela on est venu nous demander de faire des semaines et week-end d’astreinte pour 90€ la semaine, pour être appelé toute les nuits pour des problèmes ridicules et complément debile puisse que pas un kg ne sortais de l’usine.
Pour avoir vécu de l'intérieur la situation jusqu'à il y a quelques mois, cette analyse est partiellement exacte et surtout incomplète pour comprendre comment on en est arrivé là. Je vais faire simple. Outre l'aspect levée de fond et chiffre d'affaire, de grosses erreurs ont été commises au niveau des dépenses. Pour en revenir à la fameuse usine d'Amiens, les dépassements de coût sont les conséquences de mauvais choix comme par exemple Technip. Une masse salariale qui a été surdimensionnée. Ce qui n'a pas empêché le recours massif aux consultants externes. En somme, une très mauvaise maitrise des dépenses. L'explication communément admise à cette gabegie sera que l'entreprise n'a pas su garder la tête froide. Mais d'autres raisons sont possibles. A l'issu de cette procédure, les principaux investisseurs donc l'Etat devront demander des comptes et vérifier si des fautes pénalement répréhensibles n'ont pas été commises. Certains choix qui ne sont révélés être des erreurs ont été bien trop souvent répétés pour qu'il n'y ait pas eu de conflits d'intérêt. De même pour les BP établis de manière bien optimiste. L'ont-ils été fait sciemment pour duper les investisseurs ou par insuffisance professionnel ?
Au delà des erreurs ou fautes volontairement commises, il faut garder à l'esprit que ce projet industrielle repose sur du vivant. L'élevage d'insectes à grande échelle ne peut pas s'appréhender comme un vulgaire entrepôt Amazon ou la construction d'automobile électrique. Un nombre incalculable d'aléas peuvent survenir et conduire à une baisse de la productivité voire pire. Je pense donc que même si le projet avait été mené en gardant sa présence d'esprit, sans aller jusqu'à la démesure et en toute probité, des aléas aurait été inévitables mais probablement plus facile à surmonter.
Pour conclure quel avenir pour Ynsect ? Difficile à prédire mais il ne faut pas être divin pour imaginer une énième restructuration dans les mois voire semaines à venir. Avec pour conséquence encore des emplois détruits voire des sites totalement fermés.
Le site d'Amiens pourrait quant à lui perdurer et atteindre ses objectifs. Le quoi qu'il est coûte pourrait selon moi être appliqué pour sauver ce projet industriel. Il ne faut pas oublier qu'Amiens est la ville natale du chef de l'Etat. Un fiasco dans son fief sera un coup de plus porter à son mandant qui ne tient qu'à un fil. D'un autre côté la politique de rigueur budgétaire du Premier Ministre sera-t-elle compatible ? Je suis perplexe c'est pourquoi la solution d'un repreneur est aussi plus que probable. Ynsect sous pavillon chinois ou américain en 2025 ? Rien ne m'étonnera après avoir pu assister à tant d'invraisemblance au cours de mon expérience chez cette licorne.
Est-qu'une partie de la "bonté" des services de l'état envers Ynsect, avec nos impôts, ne s'expliquerait pas déjà par le positionnement "stratégique" de cette boite à Amiens ? . Il y a de bonnes raisons de croire que la logique des pouvoirs publique envers les "startup à la française" et souvent plus politique ou administrative que technique ou managériale.
Après avoir été placé en redressement judiciaire en mars, puis obtenu in extremis un financement de 10 millions d’euros en avril, Ynsect vient d’annoncer un plan de sauvegarde de l’emploi. Coup de tonnerre sur l’usine d’Amiens ! L’élevage d’insectes sera arrêté au courant de l’été. L’ex champion de l’ »Agritech » tricolore invoque des coûts trop élevés de fonctionnement.
Ynsect va concentrer ses efforts sur la production de produits à partir de larves d’insectes achetés auprès de concurrents en France mais aussi à l’étranger.
Un nouveau business plan de 27 millions a été présenté aux investisseurs. Moins ambitieux que les précédents, il aura tout de même du mal à convaincre. Il demeure encore beaucoup trop d’inconnu et d’hypothèses non vérifiées.
Après l’échec industriel de sa ferme verticale d’Amiens, Ynsect tentera de rebondir avec un nouveau concept d’élevage moins couteux. Pour se faire, le spécialiste de l’élevage d’insecte va s’appuyer sur une jeune start-up allemande qui n’a pas encore fait ses preuves : Entosolutions.
Ce nouveau concept d’élevage « made in Germany » plus modeste en volume s’affranchi de toute automatisation. Le problème est que ce modèle n’a pour l’instant jamais été testé à l’échelle industrielle. De plus, Entosolutions promet à Ynsect un coût beaucoup plus faible pour la production d’un kilogramme de larve mais sans certitude.
Beaucoup de salariés reste dubitatif face à cette nouvelle orientation. Plusieurs experts en élevage d’insectes interrogés ne comprennent pas qu’Ynsect puisse remettre son destin entre les mains d’une start-up allemande qui n’a pour l’instant rien démontrer. Selon, un entomologiste, Ynsect doit revoir rapidement sa copie pour garantir sa survie.
Aujourd’hui, les fermes-usines verticales n’ont plus d’avenir nous confie ce salarié du site d’Evry. Celui-ci affirme sans hésitation « Le seul modèle qui fonctionne actuellement est celui de la société Invers dont le concept est à l’opposé de celui d’Ynsect. »
Dans ce contexte, il sera difficile de motiver la trentaine de salariés restants. Un cadre de l’entreprise rencontré dans le centre-ville d’Amiens, nous confiait ne plus y croire. Selon lui, tout nouvel investissement ne serait que pure perte. L’Etat s’est déjà beaucoup trop investi à travers notamment de BPIFrance. Pour conclure notre entretien, il déclarait « Comment faire confiance au Comex qui avait artificiellement augmenter l’ambition commerciale pour justifier la rentabilité de l’usine d’Amiens ? » Cela rejoint l’analyse de Corentin Biteau, président de l'Observatoire national de l'élevage d'insectes qui déclarait sur « Ici Picardie » : « "Il y a très certainement eu des erreurs stratégiques. Le fait d'avoir lancé directement une énorme usine juste après l'usine pilote. C'était effectivement certainement trop ambitieux"
Que va devenir l’énorme usine d’Amiens ? L’abandon de l’automatisation conduira-t-il au démantèlement du site ?
Pour l’instant, Ynsect échappe de justesse à la liquidation judiciaire qui aurait pu être prononcée ce lundi 19 mai. Mais ce n’est que partie remise en l’absence de financement et de projet réaliste pour l’avenir de la société.
Contre tout attente, le tribunal d'Evry n'a pas prononcé la liquidation hier. Le juge a probablement était influencé par l'Etat car le nouveau "Business Plan" ne tient pas la route, cela saute au yeux.
Quoi qu'il en soit grâce aux 10 millions d'Euros que des investisseurs vont apporter Ynsect va pouvoir poursuivre son activité en restant en période d'observation et donc en redressement. Ceci jusqu'en novembre soit jusqu'à épuisement de sa trésorerie. Ou au delà si par miracle le nouveau concept d'élevage est validé (ou les résultats falsifiés...) et si les investisseurs apportent de nouveaux 22M€ Les investisseurs vont donc pour ainsi dire financer le POC ( proof of concept ) d'Entosolution qui rappelons-le n'a aucune expérience industriel ni même une unité pilote validant leur méthode d'élevage. Entosolution est donc le grand gagnant de l'opération !
Si Ynsect existera encore au registre du commerce à la rentrée, il s'agit en réalité d'une nouvelle entreprise. La majorité des salariés qui ont ou avait l'expertise ont ou vont quitter l'entreprise. Le concept de ferme verticale avec production automatisée qui était le symbole de l'entreprise est définitivement abandonné quoiqu'en dise la direction. Selon plusieurs cadres de l'entreprise la remise en service de l'usine et de son système automatisé aurait un coût considérable. Ceci rend son redémarrage peu probable à moins d'une multiplication par 10 du coût de la tonne de protéines de soja, poisson et poulet d'ici un an. Même le dernier fondateur emblématique de la société quitte le navire cet été ce qui traduit bien les perspectives de l'entreprise. Les seules choses qui ne changeront pas ce sont quelques membres du Comex. Plusieurs personnes ayant contribuées à la situation désastreuse de l'entreprise resteront fidèle à leur poste.
La seule explication logique selon moi un sursis d'Ynsect est une intervention politique. Il y a trop d’invraisemblances pour que les investisseurs remettent au pot et le juge ferme les yeux sur un business plan bancal. Des rumeurs circulent sur le fait que Neslé aurait servi d’intermédiaire pour une intervention politique.
Le 16 juin, le tribunal d'Evry donnera son verdict sur l'avenir d'Ynsect et pourrait annoncer très vraisemblablement la liquidation. Car même si des clients tel que Royal Canin ou Neslé se portent volontaire pour se fournir en produit cela ne garanti rien. Rappelons que lors de la construction de la ferme usine d'Amiens, le carnet de commande était plein avec des centaines de tonnes de farine vendues. Ensuite tous les client se sont désistés avec les conséquences que l'on connaît.
Aujourd'hui, aucun investisseur ne s'est positionné pour remettre au pot alors que Ynsect a besoin de 10 millions d'euros ( 30 millions au total sur 2 ans) pour espérer convaincre le tribunal dans 6 jours ouvrés. Selon plusieurs salariés, personne ne croit au nouveau business plan qui repose sur une jeune start-up allemande qui n'a aucune expérience industrielle. Cela ne va sûrement pas rassurer les investisseurs. Et c'est peut-être ce qui les épargnera d'investir à nouveau à perte. Il faut dire que que la situation financière n'est guère rassurante avec de nombreuses anomalies comptables, des dépenses imprévues qui s'envolent, et des procès perdus avec d'anciens salariés. Ses charges imprévues pourrait frôler les 2 millions d'euros. De plus, la dette d'Ynsect est insoutenable ! Socialement, les tensions sont à son paroxysme. Les salariés épargnés par le PSE veulent quitter le Titanic. Les échanges sont tendus avec la direction ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Même avec 10 millions , Ynsect finira en liquidation à l'automne me confiait un cadre de l'entreprise. Avec à la clé des condamnations pour certains membres de la direction dont la DAF qui pourrait être inculpée de délit de banqueroute et de fraudes fiscales. Sans oublié les procès qui seront intentés par les investisseurs qui ont été délibérément dupés par la direction financière d'Ynsect.
Pour revenir à la phrase de Benjamin de son article du 4 octobre « la boite va finir à la casse dans les mois qui viennent. Sans doute avec fracas » , je pense que cette prophétie est en passe de se réaliser. Cela ne me réjoui guère même si je ne suis plus impliqué dans cette sinistre affaire. Cela aura été un immense gâchis à tout point de vue.
Pour rappel, Ynsect est en procédure de redressement judiciaire depuis le 24 février. Un PSE est en cours de préparation et devrait être la conclusion des deux précédents PDVSE qui ont fait fondre les effectifs comme neige au soleil. Cette fois-ci, les licenciements toucheront tous les sites y compris l’emblématique usine d’Amiens. Selon des salariés avec qui je suis resté en contact, ce plan social a pour objectif de réduire les couts avec une centaine de postes supprimés. Ainsi, il sera possible d’abaisser le montant de l’investissement nécessaire pour maintenir en vie l’entreprise jusqu’à un espoir de rentabilité. Mais quand ? 2028 ? 2029 ? Avec un second PSE ? Un énième business plan a été établi avec un nouvel investissement qui serait à présent de 60 millions environs. Ce dernier remet à l’honneur l’alimentation humaine, un temps écarté au profit des animaux de compagnie, afin d’accroitre la profitabilité. Notez que les derniers BP n’ayant pas été réalistes ou du moins assez « sexy » on est en doit de se demander si celui-ci le sera. Celui-ci comme les précédents se base sur des suppositions d’hypothèses de scénario. Mais cela fait toujours la joie des boites de consulting qui facturent à prix d’or ce type de prestation « tableau Excel ».
Au sujet des dépenses, selon mes sources, la société s’est enfin résignée à traquer les dépenses inutiles ce qui n’avait pas vraiment été le cas dans la période de sauvegarde. Mais une telle chasse au gaspillage conduit maintenant à pénaliser l’activité de l’entreprise sans pour autant faire disparaitre totalement certaines dépenses « de complaisance ». Mes anciens collègues agacés parlent d’amateurisme. Selon moi, cette dilettante traduit plus le peu de foi qu’ont les membres du Comex en la pérennité de l’entreprise. Ils savent que c’est plié d’avance.
« Le bateau coule, on a déjà les pieds dans l’eau. » Hibertanus - 1969
Depuis des mois, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Selon mon avis, la situation économique française et mondiale ne fera pas infléchir la tendance dans les prochaines semaines. D’après des anciens collègues, plusieurs cadres de l’entreprise partagent cette vision. Le CEO est même parti début avril en claquant la porte. Il a été remplacé par un spécialiste des entreprises en difficulté. De même, le DRH, le responsable communication, le directeur juridique et le responsable propriété intellectuelle ont jeté l’éponge très récemment. Cela ne présage rien de bon. On s’achemine lentement mais surement vers une liquidation fin mai au plus tard début juin. Le verdict tombera vers le 20 mai après une audience au Tribunal qui scellera le destin d’Ynsect. Dans le scénario très probable d’une liquidation, la majorité des sites seront fermés, il reste un mince espoir pour l’usine d’Amiens. Le site appartenant à une SCI devrait être épargné par une liquidation, en théorie, mais je peux me tromper. Des rumeurs internes évoquent une solution pour maintenir une activité minimale un ou deux ans le temps que la situation économique s’améliore. Mais même pour ce scénario de la dernière chance à bas coût, il faudra le soutien bienveillant d’investisseur car le cash sera épuisé dès cet été. Qui acceptera de remettre au pot ? La région Haut-de-France? Le département de la Somme, BPIfrance ? (deux membres du conseil d’administration sont de BPI) Peugeot Invest ( deux membres du conseil d’administration aussi) Soyons fou (quoique...) pourquoi pas un concurrent ? Innovafeed ? Dans ce cas de figure, il faudra encore qu’une liquidation avec poursuite d’activité soit validé par le Tribunal d’Evry. Ce n’est pas gagné. Qui sera encore motivé pour travailler dans de telle condition ?
Selon mon ressenti, j’ai l’impression que le site de Dole a probablement encore de l’avenir. Une offre de reprise sérieuse a été déposée ce qui devrait permettre de sauver la moitié des emplois du site. Le projet dont on m’a succinctement parlé semble plus réaliste, on revient sur du bon sens, de l’efficacité et du pragmatisme.
Enfin pour les deux autres sites « corporate » et R&D, ils devraient être les premiers sur la liste à être supprimés à la rentrée en cas de PSE avec des mutations à Amiens pour les postes « support » préservés. Dans l’hypothèse d’une liquidation, cela sera plus expéditif et plus simple avec une fermeture de tous les sites dès cet été, sans mutation à Amiens mais avec des « one-way-ticket » pour tous chez France Travail.
Mais Ynsect n’aura pas fini de bruler l’argent public. Après les aides de la région, de la métropole, les financements de BPI, de l’ANR et j’en oublie, l’Etat devra encore mettre la main à la poche ! AGS, CSP puis ARE et j’en passe. Sans parler des « effets de bord » avec les faillites de sous-traitant. Pour conclure, les autres acteurs de la production d’insectes tel que les « pépites » Innovafeed et Agronutris pourrait aussi mettre la clé sous la porte l’année prochaine entrainées par l’effondrement du secteur. Ensuite, Dieu sait jusqu’au cette réaction en chaine pourrait mener.
Attendez-vous à entendre parler d’Ynsect dès la fin mai dans la presse. Cette fois-ci, les articles seront moins élogieux et surtout moins consensuels avec les communicants de la société. Les langues vont se délier parmi les salariés actuels mais aussi les anciens. La presse qui jusqu’ici n’a pas réussi à obtenir de témoignages aura du grain à moudre. Croyez-moi certains auront du « lourd » à divulguer !
Benjamin nous fera peut-être à l’occasion de l’officialisation de la faillite d’Ynsect une belle rétrospective de cette aventure hors du commun ?
Ce ne sont pas les premiers à faire le CA d'une boulangerie avec des moyens déments.. PriceMinister et tant d'autres (Doctolib même) font la même chose. Il est vrai que les "Licornes" françaises sont spécialistes du genre. Tout ça vient du fait que les fondateurs sont éduqués pour avoir comme métrique le montant des levées de fonds et pas le CA ni le bénéfice (Pour eux, la principale source de revenus d'une entreprise est ce qu'elle "lève" pas le bénéfice ni les clients). Evidemment aussi, c'est bcp + glamour de parler avec des investisseurs et de rêver que de se coltiner les problèmes des clients ou la logistique, etc.. Après, le pire est qu'entre initiés et amis d'amis, ils arrivent à se refiler leurs bouses , à en monter artificiellement la valeur et à refiler ça ou au pire à finir par donner des leçons dans des fonds d'investissements..
Pour avoir travailler deux ans dans l’usine d’Amiens je confirme beaucoup de parole.
L’argent à été gaspillé pour des choses déplorable.
Mais à coter de cela on est venu nous demander de faire des semaines et week-end d’astreinte pour 90€ la semaine, pour être appelé toute les nuits pour des problèmes ridicules et complément debile puisse que pas un kg ne sortais de l’usine.
Malheureusement je suis content d’être parti
Ce qui ne devrais jamais être le cas
Pour avoir vécu de l'intérieur la situation jusqu'à il y a quelques mois, cette analyse est partiellement exacte et surtout incomplète pour comprendre comment on en est arrivé là. Je vais faire simple. Outre l'aspect levée de fond et chiffre d'affaire, de grosses erreurs ont été commises au niveau des dépenses. Pour en revenir à la fameuse usine d'Amiens, les dépassements de coût sont les conséquences de mauvais choix comme par exemple Technip. Une masse salariale qui a été surdimensionnée. Ce qui n'a pas empêché le recours massif aux consultants externes. En somme, une très mauvaise maitrise des dépenses. L'explication communément admise à cette gabegie sera que l'entreprise n'a pas su garder la tête froide. Mais d'autres raisons sont possibles. A l'issu de cette procédure, les principaux investisseurs donc l'Etat devront demander des comptes et vérifier si des fautes pénalement répréhensibles n'ont pas été commises. Certains choix qui ne sont révélés être des erreurs ont été bien trop souvent répétés pour qu'il n'y ait pas eu de conflits d'intérêt. De même pour les BP établis de manière bien optimiste. L'ont-ils été fait sciemment pour duper les investisseurs ou par insuffisance professionnel ?
Au delà des erreurs ou fautes volontairement commises, il faut garder à l'esprit que ce projet industrielle repose sur du vivant. L'élevage d'insectes à grande échelle ne peut pas s'appréhender comme un vulgaire entrepôt Amazon ou la construction d'automobile électrique. Un nombre incalculable d'aléas peuvent survenir et conduire à une baisse de la productivité voire pire. Je pense donc que même si le projet avait été mené en gardant sa présence d'esprit, sans aller jusqu'à la démesure et en toute probité, des aléas aurait été inévitables mais probablement plus facile à surmonter.
Pour conclure quel avenir pour Ynsect ? Difficile à prédire mais il ne faut pas être divin pour imaginer une énième restructuration dans les mois voire semaines à venir. Avec pour conséquence encore des emplois détruits voire des sites totalement fermés.
Le site d'Amiens pourrait quant à lui perdurer et atteindre ses objectifs. Le quoi qu'il est coûte pourrait selon moi être appliqué pour sauver ce projet industriel. Il ne faut pas oublier qu'Amiens est la ville natale du chef de l'Etat. Un fiasco dans son fief sera un coup de plus porter à son mandant qui ne tient qu'à un fil. D'un autre côté la politique de rigueur budgétaire du Premier Ministre sera-t-elle compatible ? Je suis perplexe c'est pourquoi la solution d'un repreneur est aussi plus que probable. Ynsect sous pavillon chinois ou américain en 2025 ? Rien ne m'étonnera après avoir pu assister à tant d'invraisemblance au cours de mon expérience chez cette licorne.
Est-qu'une partie de la "bonté" des services de l'état envers Ynsect, avec nos impôts, ne s'expliquerait pas déjà par le positionnement "stratégique" de cette boite à Amiens ? . Il y a de bonnes raisons de croire que la logique des pouvoirs publique envers les "startup à la française" et souvent plus politique ou administrative que technique ou managériale.
Etonnant que Softbank n'ait pas mis au pot !
J'ai failli mettre Softbank a la place de Pere Noël 😅
A la place il y a Robert Downey JR
Je voulais le mentionnais et j'ai pas trouvé comment le mettre. Parce que c'est quand même classe :)
Je comprends, on ne peux pas tout melanger surtout vu que tes references cinematographiques francaises sont au top
Après avoir été placé en redressement judiciaire en mars, puis obtenu in extremis un financement de 10 millions d’euros en avril, Ynsect vient d’annoncer un plan de sauvegarde de l’emploi. Coup de tonnerre sur l’usine d’Amiens ! L’élevage d’insectes sera arrêté au courant de l’été. L’ex champion de l’ »Agritech » tricolore invoque des coûts trop élevés de fonctionnement.
Ynsect va concentrer ses efforts sur la production de produits à partir de larves d’insectes achetés auprès de concurrents en France mais aussi à l’étranger.
Un nouveau business plan de 27 millions a été présenté aux investisseurs. Moins ambitieux que les précédents, il aura tout de même du mal à convaincre. Il demeure encore beaucoup trop d’inconnu et d’hypothèses non vérifiées.
Après l’échec industriel de sa ferme verticale d’Amiens, Ynsect tentera de rebondir avec un nouveau concept d’élevage moins couteux. Pour se faire, le spécialiste de l’élevage d’insecte va s’appuyer sur une jeune start-up allemande qui n’a pas encore fait ses preuves : Entosolutions.
Ce nouveau concept d’élevage « made in Germany » plus modeste en volume s’affranchi de toute automatisation. Le problème est que ce modèle n’a pour l’instant jamais été testé à l’échelle industrielle. De plus, Entosolutions promet à Ynsect un coût beaucoup plus faible pour la production d’un kilogramme de larve mais sans certitude.
Beaucoup de salariés reste dubitatif face à cette nouvelle orientation. Plusieurs experts en élevage d’insectes interrogés ne comprennent pas qu’Ynsect puisse remettre son destin entre les mains d’une start-up allemande qui n’a pour l’instant rien démontrer. Selon, un entomologiste, Ynsect doit revoir rapidement sa copie pour garantir sa survie.
Aujourd’hui, les fermes-usines verticales n’ont plus d’avenir nous confie ce salarié du site d’Evry. Celui-ci affirme sans hésitation « Le seul modèle qui fonctionne actuellement est celui de la société Invers dont le concept est à l’opposé de celui d’Ynsect. »
Dans ce contexte, il sera difficile de motiver la trentaine de salariés restants. Un cadre de l’entreprise rencontré dans le centre-ville d’Amiens, nous confiait ne plus y croire. Selon lui, tout nouvel investissement ne serait que pure perte. L’Etat s’est déjà beaucoup trop investi à travers notamment de BPIFrance. Pour conclure notre entretien, il déclarait « Comment faire confiance au Comex qui avait artificiellement augmenter l’ambition commerciale pour justifier la rentabilité de l’usine d’Amiens ? » Cela rejoint l’analyse de Corentin Biteau, président de l'Observatoire national de l'élevage d'insectes qui déclarait sur « Ici Picardie » : « "Il y a très certainement eu des erreurs stratégiques. Le fait d'avoir lancé directement une énorme usine juste après l'usine pilote. C'était effectivement certainement trop ambitieux"
Que va devenir l’énorme usine d’Amiens ? L’abandon de l’automatisation conduira-t-il au démantèlement du site ?
Pour l’instant, Ynsect échappe de justesse à la liquidation judiciaire qui aurait pu être prononcée ce lundi 19 mai. Mais ce n’est que partie remise en l’absence de financement et de projet réaliste pour l’avenir de la société.
Bravo pour ce niveau d’investigation
Passionnant à lire
🙏
Contre tout attente, le tribunal d'Evry n'a pas prononcé la liquidation hier. Le juge a probablement était influencé par l'Etat car le nouveau "Business Plan" ne tient pas la route, cela saute au yeux.
Quoi qu'il en soit grâce aux 10 millions d'Euros que des investisseurs vont apporter Ynsect va pouvoir poursuivre son activité en restant en période d'observation et donc en redressement. Ceci jusqu'en novembre soit jusqu'à épuisement de sa trésorerie. Ou au delà si par miracle le nouveau concept d'élevage est validé (ou les résultats falsifiés...) et si les investisseurs apportent de nouveaux 22M€ Les investisseurs vont donc pour ainsi dire financer le POC ( proof of concept ) d'Entosolution qui rappelons-le n'a aucune expérience industriel ni même une unité pilote validant leur méthode d'élevage. Entosolution est donc le grand gagnant de l'opération !
Si Ynsect existera encore au registre du commerce à la rentrée, il s'agit en réalité d'une nouvelle entreprise. La majorité des salariés qui ont ou avait l'expertise ont ou vont quitter l'entreprise. Le concept de ferme verticale avec production automatisée qui était le symbole de l'entreprise est définitivement abandonné quoiqu'en dise la direction. Selon plusieurs cadres de l'entreprise la remise en service de l'usine et de son système automatisé aurait un coût considérable. Ceci rend son redémarrage peu probable à moins d'une multiplication par 10 du coût de la tonne de protéines de soja, poisson et poulet d'ici un an. Même le dernier fondateur emblématique de la société quitte le navire cet été ce qui traduit bien les perspectives de l'entreprise. Les seules choses qui ne changeront pas ce sont quelques membres du Comex. Plusieurs personnes ayant contribuées à la situation désastreuse de l'entreprise resteront fidèle à leur poste.
La seule explication logique selon moi un sursis d'Ynsect est une intervention politique. Il y a trop d’invraisemblances pour que les investisseurs remettent au pot et le juge ferme les yeux sur un business plan bancal. Des rumeurs circulent sur le fait que Neslé aurait servi d’intermédiaire pour une intervention politique.
Le 16 juin, le tribunal d'Evry donnera son verdict sur l'avenir d'Ynsect et pourrait annoncer très vraisemblablement la liquidation. Car même si des clients tel que Royal Canin ou Neslé se portent volontaire pour se fournir en produit cela ne garanti rien. Rappelons que lors de la construction de la ferme usine d'Amiens, le carnet de commande était plein avec des centaines de tonnes de farine vendues. Ensuite tous les client se sont désistés avec les conséquences que l'on connaît.
Aujourd'hui, aucun investisseur ne s'est positionné pour remettre au pot alors que Ynsect a besoin de 10 millions d'euros ( 30 millions au total sur 2 ans) pour espérer convaincre le tribunal dans 6 jours ouvrés. Selon plusieurs salariés, personne ne croit au nouveau business plan qui repose sur une jeune start-up allemande qui n'a aucune expérience industrielle. Cela ne va sûrement pas rassurer les investisseurs. Et c'est peut-être ce qui les épargnera d'investir à nouveau à perte. Il faut dire que que la situation financière n'est guère rassurante avec de nombreuses anomalies comptables, des dépenses imprévues qui s'envolent, et des procès perdus avec d'anciens salariés. Ses charges imprévues pourrait frôler les 2 millions d'euros. De plus, la dette d'Ynsect est insoutenable ! Socialement, les tensions sont à son paroxysme. Les salariés épargnés par le PSE veulent quitter le Titanic. Les échanges sont tendus avec la direction ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Même avec 10 millions , Ynsect finira en liquidation à l'automne me confiait un cadre de l'entreprise. Avec à la clé des condamnations pour certains membres de la direction dont la DAF qui pourrait être inculpée de délit de banqueroute et de fraudes fiscales. Sans oublié les procès qui seront intentés par les investisseurs qui ont été délibérément dupés par la direction financière d'Ynsect.
Pour revenir à la phrase de Benjamin de son article du 4 octobre « la boite va finir à la casse dans les mois qui viennent. Sans doute avec fracas » , je pense que cette prophétie est en passe de se réaliser. Cela ne me réjoui guère même si je ne suis plus impliqué dans cette sinistre affaire. Cela aura été un immense gâchis à tout point de vue.
Pour rappel, Ynsect est en procédure de redressement judiciaire depuis le 24 février. Un PSE est en cours de préparation et devrait être la conclusion des deux précédents PDVSE qui ont fait fondre les effectifs comme neige au soleil. Cette fois-ci, les licenciements toucheront tous les sites y compris l’emblématique usine d’Amiens. Selon des salariés avec qui je suis resté en contact, ce plan social a pour objectif de réduire les couts avec une centaine de postes supprimés. Ainsi, il sera possible d’abaisser le montant de l’investissement nécessaire pour maintenir en vie l’entreprise jusqu’à un espoir de rentabilité. Mais quand ? 2028 ? 2029 ? Avec un second PSE ? Un énième business plan a été établi avec un nouvel investissement qui serait à présent de 60 millions environs. Ce dernier remet à l’honneur l’alimentation humaine, un temps écarté au profit des animaux de compagnie, afin d’accroitre la profitabilité. Notez que les derniers BP n’ayant pas été réalistes ou du moins assez « sexy » on est en doit de se demander si celui-ci le sera. Celui-ci comme les précédents se base sur des suppositions d’hypothèses de scénario. Mais cela fait toujours la joie des boites de consulting qui facturent à prix d’or ce type de prestation « tableau Excel ».
Au sujet des dépenses, selon mes sources, la société s’est enfin résignée à traquer les dépenses inutiles ce qui n’avait pas vraiment été le cas dans la période de sauvegarde. Mais une telle chasse au gaspillage conduit maintenant à pénaliser l’activité de l’entreprise sans pour autant faire disparaitre totalement certaines dépenses « de complaisance ». Mes anciens collègues agacés parlent d’amateurisme. Selon moi, cette dilettante traduit plus le peu de foi qu’ont les membres du Comex en la pérennité de l’entreprise. Ils savent que c’est plié d’avance.
« Le bateau coule, on a déjà les pieds dans l’eau. » Hibertanus - 1969
Depuis des mois, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Selon mon avis, la situation économique française et mondiale ne fera pas infléchir la tendance dans les prochaines semaines. D’après des anciens collègues, plusieurs cadres de l’entreprise partagent cette vision. Le CEO est même parti début avril en claquant la porte. Il a été remplacé par un spécialiste des entreprises en difficulté. De même, le DRH, le responsable communication, le directeur juridique et le responsable propriété intellectuelle ont jeté l’éponge très récemment. Cela ne présage rien de bon. On s’achemine lentement mais surement vers une liquidation fin mai au plus tard début juin. Le verdict tombera vers le 20 mai après une audience au Tribunal qui scellera le destin d’Ynsect. Dans le scénario très probable d’une liquidation, la majorité des sites seront fermés, il reste un mince espoir pour l’usine d’Amiens. Le site appartenant à une SCI devrait être épargné par une liquidation, en théorie, mais je peux me tromper. Des rumeurs internes évoquent une solution pour maintenir une activité minimale un ou deux ans le temps que la situation économique s’améliore. Mais même pour ce scénario de la dernière chance à bas coût, il faudra le soutien bienveillant d’investisseur car le cash sera épuisé dès cet été. Qui acceptera de remettre au pot ? La région Haut-de-France? Le département de la Somme, BPIfrance ? (deux membres du conseil d’administration sont de BPI) Peugeot Invest ( deux membres du conseil d’administration aussi) Soyons fou (quoique...) pourquoi pas un concurrent ? Innovafeed ? Dans ce cas de figure, il faudra encore qu’une liquidation avec poursuite d’activité soit validé par le Tribunal d’Evry. Ce n’est pas gagné. Qui sera encore motivé pour travailler dans de telle condition ?
Selon mon ressenti, j’ai l’impression que le site de Dole a probablement encore de l’avenir. Une offre de reprise sérieuse a été déposée ce qui devrait permettre de sauver la moitié des emplois du site. Le projet dont on m’a succinctement parlé semble plus réaliste, on revient sur du bon sens, de l’efficacité et du pragmatisme.
Enfin pour les deux autres sites « corporate » et R&D, ils devraient être les premiers sur la liste à être supprimés à la rentrée en cas de PSE avec des mutations à Amiens pour les postes « support » préservés. Dans l’hypothèse d’une liquidation, cela sera plus expéditif et plus simple avec une fermeture de tous les sites dès cet été, sans mutation à Amiens mais avec des « one-way-ticket » pour tous chez France Travail.
Mais Ynsect n’aura pas fini de bruler l’argent public. Après les aides de la région, de la métropole, les financements de BPI, de l’ANR et j’en oublie, l’Etat devra encore mettre la main à la poche ! AGS, CSP puis ARE et j’en passe. Sans parler des « effets de bord » avec les faillites de sous-traitant. Pour conclure, les autres acteurs de la production d’insectes tel que les « pépites » Innovafeed et Agronutris pourrait aussi mettre la clé sous la porte l’année prochaine entrainées par l’effondrement du secteur. Ensuite, Dieu sait jusqu’au cette réaction en chaine pourrait mener.
Attendez-vous à entendre parler d’Ynsect dès la fin mai dans la presse. Cette fois-ci, les articles seront moins élogieux et surtout moins consensuels avec les communicants de la société. Les langues vont se délier parmi les salariés actuels mais aussi les anciens. La presse qui jusqu’ici n’a pas réussi à obtenir de témoignages aura du grain à moudre. Croyez-moi certains auront du « lourd » à divulguer !
Benjamin nous fera peut-être à l’occasion de l’officialisation de la faillite d’Ynsect une belle rétrospective de cette aventure hors du commun ?
Ce ne sont pas les premiers à faire le CA d'une boulangerie avec des moyens déments.. PriceMinister et tant d'autres (Doctolib même) font la même chose. Il est vrai que les "Licornes" françaises sont spécialistes du genre. Tout ça vient du fait que les fondateurs sont éduqués pour avoir comme métrique le montant des levées de fonds et pas le CA ni le bénéfice (Pour eux, la principale source de revenus d'une entreprise est ce qu'elle "lève" pas le bénéfice ni les clients). Evidemment aussi, c'est bcp + glamour de parler avec des investisseurs et de rêver que de se coltiner les problèmes des clients ou la logistique, etc.. Après, le pire est qu'entre initiés et amis d'amis, ils arrivent à se refiler leurs bouses , à en monter artificiellement la valeur et à refiler ça ou au pire à finir par donner des leçons dans des fonds d'investissements..
Merci, tres instructif, 💸💸💸💸💸 🪰 envole toi!
😅
T’as déjà pensé à t’associer avec un vidéaste pour mettre en image tes articles?
Non, mais c'est un gros travail. Si l'occasion de présente j'y penserai
article vraiment complet et étayé, j'ai ri et appri !
Merci 🙏
😅